Le FASCIA

Le corps humain n’est pas constitué d’une succession de couches tissulaires (de la surface de la peau vers la profondeur).

Le corps humain n’est pas constitué d’un amas de cellules ou d’organes juxtaposés séparés par un espace liquidien.

Il existe en réalité une continuité tissulaire agencée comme un réseau fibrillaire dense qui détermine également la forme du corps (son volume), sa mobilité et son adaptabilité, à l’échelle cellulaire le réseau de micro fibrilles comble véritablement les espaces sans cellule.

 

Le réseau architectural continu de fibrilles conjonctives entrecroisées aléatoirement renferme des espaces microscopiques, ce sont les micro-vacuoles plus ou moins colonisées par les cellules ; cet ensemble définit le FASCIA.

 

Le fascia est donc ce réseau fibrillaire, continu, sous tension qui existe à l’intérieur du corps, depuis la surface de la peau jusqu’au noyau des cellules. Ce réseau global est mobile, adaptable, fractal et irrégulier ; il constitue l’architecture structurelle fondamentale du corps humain.                               (J.C. GUIMBERTEAU)

 

La compréhension de cette entité anatomique et fonctionnelle est rendue très difficile pour nos esprits rationnels, car d’une part ce réseau ne répond pas à une distribution régulière et ordonnée, et d’autre part sa forme et sa mobilité sont inhérentes à son état, à sa globalité, on parlera de biotenségrité.

 

Ainsi notre entendement peine à concevoir une trame fractale, vivante, en perpétuel mouvement d’adaptation, de recombinaison qui transmet les énergies physiques, les messages chimiques, la vascularisation et maintient son intégrité et sa forme.

C’est sans doute pourquoi, nos manuels d’anatomie basés trop préférentiellement sur les dissections (de cadavres : qui par définition ont perdu l'élasticité tissulaire) et aspirant sans cesse à "découper le corps en tranches" l’ont complètement occultée. L'outil pédagogique et la modélisation histologique nous ont littéralement induits en erreur.

Les observations in vivo, grâce aux endoscopes et au grossissement numérique (jusqu'à 100 X), corroborent les intuitions de STILL, le tissu conjonctif n'est pas un tissu de remplissage, c'est notre propre architecture collagénique qui se comporte comme un seul et même tissu.

 

Une fois abordée la description de cette entité anatomique, si tant est, qu’on puisse fidèlement la décrire, se pose alors nombre de questions sur sa physiologie, son utilité biologique et nous entrons là dans un sujet tout à la fois complexe et passionnant.

 

 

le Docteur Jean-Claude GUIMBERTEAU

 

"l'architecture du corps humain vivant"

le monde extracellulaire, les cellules et le fascia révélés par l'endoscopie intratissulaire

 

éditions SULLY

ces images intra tissulaires plus haut attestent de la nature fibrillaire du fascia

son aspect pseudo aéré donne la forme au vivant et la mobilité aux tissus